vendredi 22 avril 2011

25 ans après Tchernobyl, Fukushima.




Aussi élevé que soit le niveau de la sécurité des centrales nucléaires, le risque d'accident est là. Vingt-cinq ans après la catastrophe de Tchernobyl, c'est au Japon, pays de très haut niveau technologique, avec une économie moderne et développée, champion des constructions anti-sismiques que la nouvelle catastrophe nucléaire vient d'avoir lieu. 

Avec plus de cinq cents centrales en exploitation dans le monde, ce rythme d'accidents chaque quart de siècle est inévitable. Toute activité humaine comporte des dangers et il nous appartient, nous la communauté des hommes et des femmes vivant sur cette planète de décider quel est le risque acceptable en regard du service rendu. Ce n'est pas le cas avec le nucléaire. Dans tous les pays du monde, l'opacité  règne. Cette industrie, inévitablement liée aux enjeux stratégiques du nucléaire militaire, échappe à tout contrôle démocratique. C'est pourtant la seule activité humaine créant un tel niveau de danger. Aucune autre industrie n'a ainsi la capacité de stériliser un pays entier pour plusieurs générations. On ne sait pas ce qui se passe à Fukushima. On sait que c'est très grave puisque les autorités japonaises ont réévalué cet accident au niveau 7, c'est-à-dire le même niveau de gravité que Tchernobyl. Le 26 avril 1986, c'est le coeur de la centrale qui explose et projette dans l'atmosphère le combustible nucléaire en fusion. C'est le pire scénario que l'on puisse imaginer. Ce n'est pas ce qui s'est passé au Japon. Pour quelle raison l'accident est classé au même niveau que Tchernobyl ? Nous le saurons peut-être un jour.

Quelles sont les conséquences d'un accident nucléaire majeur ? Le moins que l'on puisse dire est que les informations sur Tchernobyl sont difficiles à obtenir. Ne revenons pas sur le lamentable épisode du gouvernement français organisant une mensonge d'État avec la fable du nuage radioactif stoppé net à nos frontières. La Ligne Maginot aurait enfin servi à quelque chose !
Récemment, décembre 2009, l'Académie des Sciences de New-York (NYAS) publiait le recueil de données scientifiques le plus complet à ce jour sur l'étendue des dommages consécutifs à Tchernobyl. Des émissions radioactives deux cents fois plus élevées que les bombes d'Hiroshima et Nagasaki, nombre de décès à travers le monde estimé à 985 000, entre 112 000 et 125 000 morts sur les 830 000 "liquidateurs" intervenus sur les lieux de la catastrophe. Pendant ce temps, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) continue de parler d'une cinquantaine de morts parmi les liquidateurs et de 4 000 décès potentiels attribuables à la contamination radioactive de Tchernobyl. On comprend ces invraisemblables écarts quant on sait que l'OMS ne peut entreprendre aucune recherche ni diffuser la moindre information sur toute question liée aux rayonnements ionisants sans l'autorisation de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) Il s'agit d'une désinformation constante que l'AIEA organise afin de minimiser les conséquences sanitaires des activités nucléaires. 

Le professeur Y. Bandajevski lors de son procès


Les études indépendantes ne sont pas faciles à mener. Le professeur Bandajevski en a fait la cruelle expérience. Recteur de l'Institut de Médecine de Gomel, Biélorussie, proche de Tchernobyl, il met en évidence les processus pathologiques induits par la contamination chronique des enfants. Arrêté le 13 juillet 1999, il est condamné en 2001 à 8 ans de prison. Le procès est une parodie de justice et sa libération n'est obtenue qu'en janvier 2006 dans le cadre des discussions d'entrée de la Biélorussie dans l'Union Européenne. Youri Bandajevski est aujourd'hui à Clermont-Ferrand et travaille en liaison avec la CRIIRAD toujours sur les conséquences de l'exposition aux radionucléides, en particulier le Césium 137. Ses études, comme de nombreuses autres études indépendantes menées en Russie, Ukraine et Biélorussie sur les zones contaminées ont établi une augmentation significative de tous les types de cancers, des maladies des voies respiratoires, des affections cardio-vasculaires, gastro-intestinales, génito-urinaires, endocriniennes, immunitaires, des atteintes des systèmes lymphatiques et nerveux, de la mortalité prénatale, périnatale et infantile, des avortements spontanés, des malformations et anomalies génétiques, des perturbations ou des retards du développement mental, des maladies neuropsychologiques et de nombreux cas de cécité. Augmentation significative veut dire que les taux ont doublé, triplé, quadruplé, voire plus dans certains cas. 

Informations tirées de Politis du 21 avril.

Il faut ajouter aux résultats de ces études le fait qu'il n'est pas possible de se débarrasser des conséquences de l'explosion du réacteur. La zone est contaminée pour des durées dépassant tout horizon humain sans aucune possibilité de décontamination. On mesure la durée pendant laquelle un radionucléide est dangereux avec sa demi-vie qui est la période nécessaire pour que l'élément voit sa radioactivité diminuer de moitié. L'iode 131 a une demi-vie de 8 jours, le Césium 136 : 13 jours, le Césium 137 : 30 ans, et cela va jusqu'au Plutonium 239 avec 24 110 ans. Il faut pour la plupart de ces substances plus d'une dizaine de demi-vies avant d'être inoffensives.  Les zones contaminées ne seront donc jamais des endroits habitables à l'échelle humaine.

Chaque centrale est dangereuse pendant son fonctionnement normal.

Par ailleurs les déchets sont produits de manière inéluctable. On nous parle de retraitement dans la fameuse usine de La Hague. Le mot laisse entendre que les déchets nucléaires une fois retraités sont sans danger. Il n'en est rien. Aucune technologie ne permet de raccourcir la durée de dangerosité des radioéléments. Le retraitement consiste à conditionner les déchets, par vitrification entre autres, avant le stockage. Mais le stockage doit durer autant que le déchet est actif, soit plusieurs siècles pour le Césium 137 et plusieurs centaines de millénaires pour le Plutonium 239. Oui, vous avez bien lu, plusieurs centaines de millénaires. La seule attitude responsable est la sortie du nucléaire et le plus tôt sera le mieux.

Brennilis
C'est ce que propose le Parti de Gauche dans le cadre de la planification écologique. Le mot de planification évoque une intervention de l'Etat et il est évident qu'il ne faut pas compter sur le marché et les entreprises privées pour mener cette transformation majeure de notre société. Nous voulons un Etat fort sachant prendre ses responsabilités face aux enjeux actuels. Planification évoque également la durée, sortir du nucléaire n'est pas une mince affaire et durera au minimum un quart de siècle. 

La plus ancienne centrale en France, celle de Brennilis est en cours de démantèlement depuis 1985. Superphénix, le surgénérateur situé à Creys-Malville a été stoppé en 1998 et son démantèlement entrepris. Dans les deux cas, tous les calendriers ont explosé, aucun délai n'est tenu et personne ne sait ce que coûteront au final ces travaux de démantèlement. Apprendre à démanteler les centrales nucléaires est un enjeu de santé publique, mais aussi un enjeu industriel majeur. Quelque soit le scénario retenu, sortie immédiate du nucléaire ou la position actuelle du gouvernement de maintien du mix énergétique, la crédibilité de chaque option passe par notre capacité industrielle à mener à bien un démantèlement. Cette capacité n'est pas acquise aujourd'hui. 
Par contre la possibilité de le faire sans remettre en cause la fourniture d'énergie à la population est elle acquise. Si 80% de l'électricité consommée en France est d'origine nucléaire, cela ne représente que 17% de l'énergie totale que nous utilisons et 6% à l'échelle de la planète. Le rapport Charpin, Pellat et Dessus remis au Premier Ministre fin 2010 montre même que le coût de sortie du nucléaire est équivalent à celui du maintien du mix énergétique actuel, c'est-à-dire, la poursuite d'un plan de construction de centrales comme l'EPR de Flamanville.

Que ce soit "Un scénario vert pour la France"de l'Institut d'Evaluation des Stratégies sur l'Energie et l'Environnement élaboré sous la houlette de Pierre Radanne en 1999 ou la nouvelle version du scénario "Négawatt" de 2006, on dispose de façon méticuleusement détaillée du chemin de sortie du nucléaire avec une division par 4 des émissions de gaz à effets de serre en 2050. Dans tous les cas, il faut apprendre à diminuer fortement nos consommations. Mais nous savons que cela est possible sans remettre en cause le service rendu actuel.

Aujourd'hui, l'essentiel de l'effort de notre appareil industriel, de nos ingénieurs et techniciens reste accaparé par le nucléaire.  C'est une autre raison pour décider tout de suite de la sortie planifiée du nucléaire, cela sera le signal indispensable pour lancer enfin le grand chantier des énergies renouvelables.

Le réseau Sortir du Nucléaire organise un certain nombre de manifestations pour les 25 ans après Tchernobyl. Un pique-nique est organisé sur le site de la centrale de Braud et Saint-Louis. Le PG 17 s'associe à cette manifestation. Rendez-vous lundi 25 à 11h devant la Sous-Préfecture pour un départ en covoiturage de Saintes afin d'être sur le site à 12h.


jeudi 21 avril 2011

Nous y sommes, par Fred Vargas


Nous y voilà, nous y sommes.
Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.
Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal.
Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance, nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusé.
On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement, on s'est marré.
Franchement on a bien profité.
Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.
Certes.
Mais nous y sommes.
A la Troisième Révolution.
Qui a ceci de très différent des deux premières ( la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.
« On est obligé de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.
Oui.
On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).
Sauvez-moi ou crevez avec moi

Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolé et honteux. D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.
Peine perdue.
Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.
Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille
récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marré).
S'efforcer.
Réfléchir, même.
Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.
Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.
Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.
Pas d'échappatoire, allons-y.
Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.
A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut-être.
A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.
A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

Fred Vargas
Archéologue et écrivain

vendredi 15 avril 2011

Le choc des cantonales


Le choc des cantonales
La gauche sort gagnante du scrutin. Mais c’est pour l’essentiel la conséquence du recul de la droite. Le mécontentement des classes populaires s’exprime d’abord par l’abstention. Celle-ci est aussi la conséquence des déceptions accumulées par rapport à la gauche. Il existe donc des énergies immenses que nous devons mobiliser politiquement. Qu’ont dit ceux qui ont voté ? Les Verts et le PS perdent des centaines de milliers de suffrages par rapport aux élections de l’an dernier. Seul le Front de Gauche progresse. Au premier tour, il obtient 10,5 % des voix sur les 1600 cantons de la France métropolitaine où il se présentait. Par rapport aux régionales, il gagne 250 000 électeurs. Au second tour, il totalise 118 conseillers généraux élus ; 31 l’ont été dès le premier tour, 87 au deuxième tour sur 131 candidats encore en lice. Cet excellent prorata élus/candidats se double d’un autre résultat intéressant : ramené à ces 131 cantons, le Front de Gauche dépasse en effet au deuxième tour les 60 % de suffrages exprimés contre 56,75 % pour le PS et 46,57 % pour Europe Ecologie – Les Verts. Ces résultats démontrent non seulement notre forte progression, mais également notre capacité à rassembler une majorité d’électeurs sur ses candidats au deuxième tour. Le Front de Gauche commence à apparaître comme un outil sur lequel le peuple peut compter à la fois pour battre la droite et l’extrême droite et pour reprendre le pouvoir confisqué par l’oligarchie.
Vers 2012
Les élections cantonales ont fait du Front de Gauche la deuxième force politique de gauche. Notre choix de l’autonomie est conforté par des électeurs de plus en plus nombreux à exprimer la volonté d’une alternative à gauche comme pour le pays.
Notre programme partagé est en cours d’élaboration. C’est le plus important à nos yeux car c’est lui qui permettra au Front de Gauche de montrer que le changement est possible. Le Parti de Gauche souhaite que ce travail mené avec nos camarades du Parti Communiste et de la Gauche Unitaire soit finalisé au plus vite afin de pouvoir porter tous ensemble et sans attendre nos propositions dans le débat public. Il est temps que le débat programmatique ait lieu à gauche. Les propositions présentées récemment par le PS montrent en effet l’ampleur des désaccords. Leur programme n’est ni socialiste, ni réaliste. Il n’envisage aucune des ruptures qu’appelle la crise sur le plan social, économique, écologique, démocratique et européen. Il ne présente aucune stratégie concrète face aux banques et aux traités européens. Ce programme compte sur la mobilisation automatique face à un Sarkozy largement rejeté. Mais il risque de désorienter et démobiliser ceux qui attendent de la gauche un vrai changement. Le Front de Gauche pense à l’inverse qu’il faut renforcer et élargir les luttes sociales, écologiques et politiques de notre peuple. La souffrance sociale monte dans le pays. La hausse du coût de la vie frappe de nombreux ménages. Les services publics luttent pour leur survie. 
Notre programme aura  pour première finalité d’encourager la mise en mouvement de la société en démontrant qu’il existe des alternatives aux maux qui la frappent, comme le fléau aux mille visages de la précarité. Afin que la forme corresponde au fond, l’implication populaire que nous visons dans la société sera mise en pratique dans l’élaboration du programme lui-même à travers la tenue d’ateliers législatifs qui pourront être menés par les candidats aux législatives pour préparer nos futures propositions de loi.
Le Front de Gauche vient d’adopter un texte stratégique. Il réaffirme son ambition de construire une nouvelle majorité populaire face à la droite et à l’extrême-droite, sa volonté de gouverner le pays sur la ligne politique de rupture. Il permet l’élargissement du Front de Gauche
    - à la base, par le biais d’Assemblées citoyennes, dans les secteurs, par des Fronts de gauche thématiques, 
  - au sommet par l’intégration de nouvelles formations comme la FASE
Cet élargissement doit être concrétisé sans tarder. Le succès des expériences de Front de Gauche élargi comme celle de Limousin Terre de Gauche, encore conforté lors des cantonales, indique la voie à suivre. Le Parti de Gauche appelle notamment le NPA à participer partout à un rassemblement unitaire. Dans toute la France, comme dans le Limousin, sa place est dans le rassemblement de l’autre gauche.
Les discussions avancent enfin sur les candidatures du Front de Gauche pour le paquet de la présidentielle et des législatives de 2012. Notre Conseil national de janvier avait décidé, à la demande de la direction du PCF qui souhaitait pouvoir débattre de cette proposition dans le cadre de ses procédures internes, de présenter la candidature de Jean-Luc Mélenchon. A cette heure, le CN de la Gauche Unitaire a décidé à l’unanimité de soutenir cette candidature. Pierre Laurent a exprimé la même préférence au nom de la direction du PCF en ouverture de son CN. La question qui avait fait éclater le rassemblement de la gauche antilibérale en 2007 est donc en voie d’être résolue. Pour chacune des formations du Front de Gauche, c’est un choix historique. Pour le Front de Gauche dans son ensemble, cela permet d’affirmer sa diversité qui fait sa force et son attractivité. En ce qui concerne les législatives, les premières rencontres qui ont eu lieu entre nos partis ne constituent qu’un début de discussion. Le PCF et GU y ont indiqué leurs bases de négociation.
Le Parti de Gauche met de son côté sur la table plusieurs propositions politiques afin de mener la meilleure campagne possible :
1 - un label politique et une charte graphique communs aux deux élections.
2 - L’élargissement du Front de Gauche. Soit : 
·       Son ouverture immédiate à tous ceux, partis et courants compris, qui se reconnaissent dans son texte stratégique et son programme partagé.
·       La répartition des porte-paroles de campagne entre tous les partis du Front de Gauche ainsi qu’à des personnalités qui nous rejoindront.
·       La mise en place d’un conseil politique au plan national qui regroupera des représentants des partis du Front de Gauche, de comités du Front de Gauche dans les circonscriptions, des Fronts de Gauche thématiques.
La campagne devra s’inspirer du succès des expériences « Terre de Gauche » qui constituent autant de démonstrations réussies de l’unité possible de toute l’autre gauche y compris en intégrant les représentants de ces nouveaux regroupements politiques au conseil politique de campagne
 3 - L’ouverture de discussions avec le NPA afin de leur renouveler clairement une proposition d’alliance pour ces élections. Tout doit être tenté pour rassembler l’autre gauche jusqu’au parti d’Olivier Besancenot.
Nous ne doutons pas maintenant de déboucher sur un accord favorable qui donne aux militants de nos partis et aux dizaines de milliers de nos concitoyennes et concitoyens qui souhaitent s’engager dans le Front de Gauche l’envie de s’investir pleinement dans la campagne des présidentielles et des législatives.
Le Front de Gauche est une démarche qui dépasse l’intérêt légitime des partis qui le composent.
Elle est le seul espoir pour la gauche et donc pour notre peuple. Le Parti de Gauche est né à son service. Pour nous, les rencontres avec le suffrage universel en 2012 n’ont pas d’autre horizon que de la porter aussi loin et aussi haut que possible.






Extraits du discours de Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF lors de son Conseil National des 8 et 9 avril derniers:
"...Dans ce contexte difficile, après les européennes de 2009, et dans une moindre mesure les régionales de 2010, le Front de Gauche continue à progresser. Ce progrès est notable dans les deux tours. Il a été largement apprécié par les communistes...
... Les communistes ont gagné 9 élus. C'est la première fois depuis 1998 que nous progressons en nombre d'élus aux cantonales...
... Pour qui souhaite ouvrir un nouvel espoir, le Front de Gauche apparaît bel et bien dans ces conditions comme la meilleure chance de relancer la gauche..."



jeudi 7 avril 2011

Non à la casse du service public

Défendons notre école publique !

Réforme des lycées, réduction des dotations horaires, autonomie des établissements scolaires  consistant à gérer la pénurie d'enseignants et de moyens, suppressions massives de postes : tout est fait pour affaiblir l'Éducation Nationale. Les fermetures de classes annoncées en Charente Maritime, concernant les Maternelles et Écoles Primaires sont la triste illustration d'une politique de véritable casse de notre École Publique, entreprise par N. Sarkozy et son Gouvernement.
Les premiers à en pâtir seront nos enfants, qu'ils soient en primaire (maternelles et élémentaires) ou secondaire (collèges et lycées).
Tous les départements sont touchés. L'Inspecteur d'Académie de Charente-Maritime annonce la fermeture de 27 classes. (Royan, Jonzac, Saintes, La Rochelle, St Jean d'Angély).
Le nombre d'heures allouées pour le fonctionnement des établissements a été fortement réduit cette année. Les conséquences seront lourdes pour les lycées puisque les classes seront encore plus chargées, d'autres seront à double niveau dans certaines options. Il y a menace de suppressions de certaines options. Concrètement, la réforme des lycées, conjuguée avec les suppressions d'emploi, consistera à regrouper les élèves de série différente, dans une même classe.
L’accompagnement des élèves en difficulté sera inexistant ou difficile par manque de moyens.
Le remplacement d'enseignants absents est de plus en plus difficile, du fait de la Révision Générale des Politiques Publiques qui consiste à ne plus remplacer un départ à la retraite sur deux. 16000 postes supprimés en 2010 auxquels vont s’ajouter 16000 postes supplémentaires cette année. Face à  cette situation le rectorat fait appel à des vacataires qui, sans formation, prennent en charge les classes. Il minimise certains effectifs, à tel point que dans un établissement de Charente-Maritime, les parents ont fait appel à un huissier pour faire constater le nombre réel d'élèves par classe et que les classes sont surchargées.
Toutes ces mesures ont un impact très grave sur le devenir de nos enfants en Maternelles, Primaires, Collèges et Lycées.
Le Parti de Gauche, dans le cadre du Front de Gauche, appelle tous les parents concernés à se mobiliser contre ces fermetures de classes.
Nous soutenons les enseignants en plein désarroi qui cherchent à préserver le bon niveau scolaire de nos enfants !

L'école publique a pour ambition la réussite de tous les élèves. Les restrictions budgétaires très sévères ont pour conséquence d'aggraver la situation des enseignants qui ne peuvent plus travailler dans de bonnes conditions.


NON AUX FERMETURES DE CLASSES EN CHARENTE MARITIME
NON AUX SUPPRESSIONS DES POSTES D'ENSEIGNANTS

TOUS A LA ROCHELLE LE VENDREDI 8 AVRIL 2011

A LA PREFECTURE A 14 H


Sud-Ouest du 5 avril par Stéphane Vacchiani

27 fermetures de classes, 16 sursis et 8 ouvertures sont proposés.  D'où un tolléLes négociations vendredi pour la rentrée prochaine s'annoncent  chaudes en Charente-Maritime.  Cinq fermetures à La Rochelle, et trois classes  menacées. Deux fermetures à Saintes. Deux à Aytré.  Deux encore à Royan et quatre menacées à Rochefort. 
Les villes du département payent un lourd tribut aux baisses d'effectifs de l'Éducation nationale. 
Hier, l'inspecteur d'académie, Guy Stiévenard, a proposé au total 27 fermetures, 16 conditionnelles (décision à la rentrée), pour 8 ouvertures (et 3 conditionnelles) pour septembre prochain. 
Des propositions dont ne veulent pas entendre parler les syndicats d'enseignants, ni les parents d'élèves. Tous prévoyaient, hier soir, de boycotter la réunion prévue ce jour, à 15  
heures à La Rochelle, pour valider cette carte. « On ne siégera pas »confirmait pour l'Unsa Xavier Trouniac. Réunion boycottée  
Ils prévoient, en revanche, d'aller rencontrer Guy Stiévenard (qui n'a  pas répondu à nos appels, hier), vendredi. Quitte à être accompagnés d'une manifestation de parents et  d'enseignants, si besoin. « C'est l'éducation prioritaire qui est la plus touchée », déplore pour le Snuipp-FSU Paloma Bret. Une réduction du nombre d'enseignants qui suit la courbe des effectifs. Qui plus est dans les villes à l'image de La Rochelle, la ville préfecture pourrait voir carrément deux écoles être fermées, dans le pire des scénarios : Balande et Palissy. 
Tout un symbole. 


Sud-Ouest du 6 avril par Frédéric Zabalza
Pourquoi les écoles ferment ?
L'inspecteur d'académie réagit aux premières esquisses de la carte scolaire 2011. 
L'école maternelle Kennedy, à La Rochelle, doit fermer à la rentrée prochaine. PHOTO XAVIER LÉOTY  
L'inspecteur d'académie de La Rochelle a tenu à apporter quelques explications, après la liste des ouvertures et fermetures de classes probables en Charente-Maritime pour la rentrée 2011, publiée dans notre édition  d'hier. Guy Stiévenard conteste moins les chiffres annoncés que l'interprétation qui a pu - ou pourrait - en être fait. En résumé : rien n'est définitif, mais tout est justifié ! 

1 « Sans doute des évolutions à venir » 

27 fermetures de classes, plus 16 fermetures conditionnelles, pour 8 ouvertures. Voilà pour les chiffres de la future carte scolaire. « Ma décision n'est pas actée. Il y aura sans doute quelques évolutions à venir. En tout cas, il n'y a pas, à ce jour, 43 classes menacées »assure l'inspecteur d'académie, qui devait consulter hier le comité départemental de l'Éducation nationale (CDEN). Une réunion boycottée  par les syndicats d'enseignants et les parents d'élèves et donc reportée à ce vendredi après-midi, en préfecture de La Rochelle (1). 

2 Environ 350 écoliers en moins en 2011 

Guy Stiévenard justifie les fermetures de classes par la baisse de la démographie. « Le département perdra 350 élèves à la rentrée prochaine », annonce-t-il. Le départ du 519e régiment du train à La Rochelle (« 110 enfants en moins ») ou la tempête Xynthia (« une cinquantaine ») sont aussi des facteurs de dépeuplement. Le représentant de l'Éducation nationale affirme que le nombre d'élèves par classe ne changera pas l'année prochaine. « Le solde d'ouvertures et de fermetures sera équivalent au solde de 15 postes, ce qui correspond à la perte de 350 enfants »
  
3 Les zones prioritaires le sont-elles encore ?  
De La Rochelle à Rochefort, la refonte de la carte scolaire touche de  
près des écoles situées en réseau ambition réussite, les ex-ZE 







Lire aussi : http://www.lepartidegauche.fr/editos/actualites/3457-pour-la-defense-de-notre-ecole-publique-

mardi 5 avril 2011

Le Front de Gauche fixe son accord pour 2012


Dans un contexte rendu public, le PCF, le Parti de Gauche et la Gauche Unitaire définissent le cadre stratégique pour les prochaines élections.
« Notre volonté est de construire une victoire aboutissant à l'élection d'un président de gauche et d'une majorité de gauche au Parlement permettant de former le gouvernement de transformation sociale, écologique et démocratique, qui prendra immédiatement les mesures de rupture concrètes avec libéralisme et le productivisme dont notre pays a besoin. Á l'inverse, qu'on ne compte pas sur nous pour appliquer une politique qui ferait encore payer aux salariés et aux classes populaires la crise du capitalisme. » Ces quelques lignes, prises dans « le texte d'accord du Front de gauche pour les présidentielle et législatives » rendu public ce week-end résument l'ambition de ses composantes à ses élections. Actant que les élections cantonales ont « confirmé que rien n'est plus urgent que la construction d'une alternative de gauche » à la politique de Nicolas Sarkozy, celles-ci (PCF, Parti de gauche, Gauche unitaire) formalisent leur union pour des candidatures communes aux deux échéances de 2012.
Ce texte d'« orientations stratégiques » a été rédigé dans la foulée de la réunion des principaux responsables des composantes du Front de gauche, tenue jeudi dernier, au siège du PCF (voir l'Humanité de ce week-end). Il constitue la première partie du projet d'accord global pour les élections présidentielle et législatives qui devrait comporter deux autres volets sur lesquels « les formations du Front de gauche poursuivent leurs discussions » : les « principales mesures du programme populaire et partagé » et l'« accord-cadre pour les législatives ». Le Front de gauche s'adressera « sur cette base aux forces de la gauche de transformation sociale et écologique et à toutes celles et ceux qui partagent leurs orientations stratégiques ».
« Le Front de gauche souhaite développer la logique de rassemblement qu'il porte, l'enraciner partout dans le pays, s'ouvrir à toutes celles et tous ceux qui veulent contribuer à notre démarche dans le prolongement de leur engagement citoyen, syndical ou associatif », rappelle le texte rendu public. « Toutes les voies de cet engagement peuvent être imaginées, dans des formes d'association à notre démarche dont nous voulons débattre avec elles et eux. Cela pourrait, par exemple, prendre la forme d'assemblée citoyenne du Front de gauche. L'essentiel est que nous impulsions tous ensemble cette démarche de rassemblement. »
Les composantes rappellent à ce propos le processus de « programme populaire et partagé » qu'elles ont initié qui, « au travers d'une multitude d'initiatives à travers le pays, permet de construire à des dizaines de milliers de mains le contenu des grandes réformes qu'un gouvernement de gauche devra engager ». Ce programme partagé sera adopté au printemps et c'est sur cette base que le Front de gauche « désignera ses candidatures », indique encore la déclaration, qui définit également un cadre collectif de campagne. « L'élection présidentielle, dont nous combattons le principe, est conçue pour bipolariser la vie politique et marginaliser les projets réellement alternatifs dans le débat politique. (.) Nous allons rompre avec cette manière de concevoir le débat politique (.). Les candidatures du Front de gauche que nous construisons pour les élections présidentielle et législatives vont incarner la démarche collective et partagée du Front de gauche. »
Un collectif national composé des représentants des partis, de personnalités et de candidats aux législatives et « présidé par une personnalité du Front de gauche qui ne soit pas la ou le candidat(e) à la présidentielle », se mettra en place pour les deux élections. Ce collectif sera chargé d'animer la campagne « dans le respect (des) engagements et accords communs ».
De son côté, le PCF tiendra un Conseil national important, les 8 et 9 avril, qui « livrera son analyse et ses propositions sur les décisions à prendre pour les échéances de 2012 », échéances sur lesquelles les communistes sont invités « à mener sans attendre (le) débat ».

Sébastien Crépel
L'Humanité du mardi 4 avril 2011


vendredi 1 avril 2011

Assemblée Générale du Comité Saintonge, mercredi 6 avril


Notre assemblée Générale se tiendra ce mercredi 6 avril à Saintes, salle Saintonge n°5 à 18h30. C'est une réunion publique et vous y êtes cordialement invité(e)s.

Nous ferons un premier bilan des élections cantonales qui ont été marquées par l'abstention et la présence inquiétante du Front National. Nous aborderons ensuite la préparation des événements à venir avec notre volonté toujours intacte de faire vivre et d'élargir le Front de Gauche et les échéances électorales de 2012.

Un verre de l'amitié sera partagé en fin de réunion.

Jean-Yves Boiffier, co-secrétaire du PG Saintonge.



Premiers éléments d'analyse des résultats des élections cantonales:

Par rapport aux résultats de 2004, seuls 4 cantons progressent sensiblement de 2% environ et de manière contradictoire : La Rochelle 5 et 6 avec 2 candidates communistes ayant fait une campagne très Front de Gauche, Yvonne Gaborit et Jessica Dulauroy, mais à Aigrefeuille d'Aunis et à Rochefort Sud, Gilbert Bernard  et Yves Eugène ont eux aussi progressé d'environ 2% tout en n'étant pas des soutiens fervents du Front de Gauche, progression peut-être due à leur implantation et au dynamisme de leur campagne.

Dans les cantons du Sud où on a longtemps cru à l'élargissement du Front de Gauche au NPA, les résultats sont en forte baisse. C'est notre camarade Fabrice Hauvuy présenté par le PG qui s'en tire le mieux et limite la casse. Son résultat est de 2,26%, soit une perte de 0,92% quand les autres perdent 1,90%, 3,53% et 4,94%. A signaler le cas particulier de Montlieu La Garde où le total Communiste plus NPA est inférieur au résultat de 2004. A l'évidence, la division ne paye pas et beaucoup de militants n'ont pas digéré l'échec de l'élargissement du Front de Gauche au NPA. 

Pour le reste, c'est un résultat un peu en recul par rapport à 2004, voire très en baisse comme La Rochelle 1. On a bien défendu la maison à Burie avec une légère progression de 0,72% et un résultat de 5,15%. A noter la progression en trompe l'oeil de Michèle Carmouse sur Saintes Ouest avec 6,11%, un gain de 0,57%. En 2004, le candidat communiste Bernard Petit avait fait 5,54% mais il avait face à lui un candidat PT qui avait fait 4,44%. On pouvait donc espérer un résultat bien meilleur. Michèle Carmouse, ancienne vice-présidente à la Région et actuelle adjointe au maire de Saintes, prétendait elle-même faire 18%. C'est là aussi la conséquence de l'échec de l'accord avec le NPA et de l'image assumée par la candidate de son hostilité au Front de Gauche.

Quand on compare avec les régionales de 2010, cela accentue ou confirme les écarts : sur Burie le PG passe de 3,66 à 5,15% et progresse très légèrement à St-Genis, 2,13 à 2,26% et sur les autres cantons, le PC est en recul assez général.