lundi 16 avril 2012

Dans la brèche


L'édito de François Delapierre.
Directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.


Après le séisme de la Bastille, les répliques se multiplient. À Toulouse une foule tout à fait hors normes a débordé de la Place du Capitole, envahissant rues et places environnantes et se massant devant les écrans relais qui y étaient disposés. Un torrent populaire s'est engouffré par la brèche ouverte dans le jeu verrouillé de la Cinquième République. Les commentateurs paniqués s'efforcent de colmater leur décor vacillant en rangeant le candidat du Front de Gauche dans de vieilles cases bien délimitées. C'est Georges Marchais pour les uns, Mitterand pour les autres... C'est la marque d'un ordre qui meurt que d'être incapable de voir ce qui est en train de naître. S'ils ne peuvent comprendre la nouveauté du Front de Gauche, ils sont également muets devant le surgissement populaire qui s'opère. "Phénomène", "démonstration de force"... même élogieux, les qualificatifs journalistiques ramènent le processus d'insurrection civique à une campagne bien menée. Or ce qui est radicalement nouveau, c'est justement que ce mouvement ne se résume pas à un fait électoral. Ni par son objet qui ne se réduit pas à changer de président. Ni par sa portée puisqu'il ne s'arrêtera pas au soir du vote. Alors si l'on doit chercher des analogies historiques, c'est plutôt du côté de la victoire du Front Populaire qu'il faut regarder, quand le capitalisme tremblait sur ses bases et que le succès dans les urnes a immédiatement rebondi dans la grève générale.


Quant au peuple rassemblé, le voici réduit à une réunion de militants, de "supporters" voire "d'adeptes", sidérés par le tribun comme des mouches par la lumière d'une lampe. Ne nous énervons pas ! L'arrogance des puissants est finalement une bonne nouvelle. Elle les perdra ! Une présentatrice interroge ainsi Mélenchon en s'étonnant qu'il soit le seul intervenant dans ses meetings... alors que tous comptent au moins trois prises de paroles. Elle insiste car elle le croit dur comme fer. C'est forcément vrai puisque c'est transcrit dans un journal ! Les voilà victimes de leurs propres bobards. C'est un tout petit détail. Mais il fait éclater aux yeux des centaines de milliers de personnes qui ont suivi les meetings du Front de Gauche, sur place ou par internet, le fossé béant qui sépare la représentation médiatique de la réalité. Encore une brèche par laquelle s'engouffre la pensée critique, autonome et libérée qui est le vrai moteur de la révolution citoyenne qui est en marche.
Pour ces quinze derniers jours le système médiatique a tourné ses batteries vers nos positions. La canonnade a commencé. Elle va s'intensifier. Les arguments se renouvellent peu. L'attaque à la mode, c'est "si Mélenchon est au deuxième tour la gauche a perdu". Faux bien sûr, mais je remarque d'abord que les sondages n'en sont pas encore là. Par contre nous sommes en train d'y doubler Le Pen. Sur ce point, notez que les commentateurs restent muets comme des carpes. C'est pourtant un bouleversement politique majeur. En vérité, c'est justement ce tournant qui leur pose un problème. En agitant la menace d'un Mélenchon au second tour ils croient avoir trouvé l'épouvantail qui nous ramènera à la quatrième place et restaurera leur diable de confort FN. Mais ce faisant ils nous rendent un fier service. Les voilà qui installent eux-mêmes dans le paysage un scénario auquel nous avons toujours cru mais dont ils ricanaient hier encore. Poussé par ses propres forces puis aidé par ses adversaires, le Front de Gauche est devenu une alternative de direction pour le pays. Les derniers jours de campagne vont valoir des mois voire des années.

Rendez-vous sur le blog de Jean-Luc Mélenchon


En Charente-Maritime nous finirons cette campagne avec un meeting à Rochefort vendredi 20 avril. Rendez-vous tous au Palais des Congrès, salle Colbert à 18h30. Nous aurons la participation de Jacques Chabalier, membre de l'exécutif national du Parti Communiste Français, Delphine Beauvois, secrétaire nationale du Parti de Gauche, Stéphanie Treillet, porte parole de Convergences & Alternative et Lucien Jallamion, secrétaire nationale de République et Socialisme.



dimanche 1 avril 2012

VOTEZ UTILE, VOTEZ POUR VOUS PAS POUR HOLLANDREOU !

Alors c'est quoi le risque, au juste ?
  • Celui d’un « 21 avril 2002 » avec une qualification du FN pour le deuxième tour au détriment d’une candidature de la Gauche ? Au nom de cette menace, on incite les électeurs à voter mécaniquement pour le PS dont ils ne veulent pas vraiment. En agissant ainsi, on entretien pourtant la colère sociale et le report sur le vote FN. C’est en fait un bon arrangement pour les partis de gouvernement, si sclérosés, et pour le FN. Cela arrange tout le monde et tient les mouvements populaires loin du pouvoir.
  • Pourtant, on sait que ce risque d’un « 21 avril » est clairement sans objet (voir ci-dessous) d’autant plus que la stratégie du Front de Gauche le porte à aller chercher les voix des abstentionnistes et à démolir la chimère lepeniste plus qu’à chasser sur les terres du PS.
  • l’argument mathématique : suivez la courbe, avant que HOLLANDE passe derrière LE PEN, MELENCHON serait déjà devant HOLLANDE et donc devant LE PEN : il est où le problème ? « les électeurs peuvent voter Mélenchon tranquilles : le score du candidat de gauche le mieux placé sera toujours supérieur à celui de LE PEN !

La conclusion est laissée aux sondeurs eux-mêmes : Gaël SLIMAN, directeur de BVA Opinion, « il prend des voix [au PS] au premier tour, J.L. MELENCHON, mais au second tour, ses reports [sur le PS] sont massifs, donc finalement, c’est un prêté pour un rendu ».

Bon ! et à qui profite le crime ?

Aux partis de gouvernement bien sûr : PS et UMP !.

  • Ils se partagent ainsi alternativement le pouvoir et ses richesses, ceux de l’ETAT (UMP aujourd’hui) et des Collectivités Territoriales (PS aujourd’hui)
  • Ils s‘appuient sur les médias de masse, qui leur renvoient ensuite l’ascenseur avec l’arme idéologique des sondages et de leurs fameuses « intentions de vote » « qui tendent à déterminer le résultat de l’élection avant même qu’elle ai eu lieu » pour mieux prendre le bon peuple en otage « attention au FN, votez utile ! »

Donc ils nous mentent, deux fois :

  • D’abord en nous endormant avec ce vrai faux danger FN. Ce que le PS veut, ce n’est pas du tout éviter le FN qui n’est pas un risque, c’est prendre des voix au Front De Gauche, qui devient un rival gênant.
  • Ensuite, en nous piégeant dans une fausse dichotomie « droite/gauche » pour mieux dissimuler une vraie complicité néolibérale unissant tant le FN, que l’UMP et les sociaux-démocrates du PS :, même combat au service du capital.

Le vote utile, si c’est voter pour le PS, alors c’est surtout utile pour le PS !

  • Aujourd’hui, le vote utile est un marché de dupe qui prive le peuple d’un choix réel. Il permet tranquillement au PS d’être élu et réélu par de braves gens qui ne se reconnaissent pas dans sa politique, mais acceptent de sacrifier leurs intérêts, leur vision du monde, pour faire barrage à un FN qui ne menace personne.
  • Aujourd’hui, voter utile, c’est « la léthargie démocratique, le coma citoyen. C’est l’espoir sacrifié sur l’autel de la peur. C’est le réflexe plutôt que la réflexion » - Alan Confesson sur Agoravox .fr -.
  • Aujourd’hui, la vraie Gauche, c’est nous, le Front de Gauche, pas le PS dont le GUARDIAN se félicite que « son projet ne contient aucune des mesures traditionnelles de la Gauche. »

Aujourd’hui la vraie Gauche, c’est nous, c’est le Front de Gauche

Cessez de craindre le père Fouettard du PS, venez nous rejoindre.

et votez Jean-Luc Mélenchon pour faire appliquer vos idées


Pour en savoir plus cliquez :

Le vote utile dégonflé par les mathématiques !

Contre le vote utile, plaidoyer pour les idées

Hollande, le vote inutile ?

Mélenchon au second tour grâce à Hollande, c’est possible